09.06.2014
Les priorités fixées par l’Office fédéral des Migrations (ODM) engendrent un écart considérable entre les demandes d’asile considérées a priori comme étant peu fondées, qui sont traitées parfois en seulement quelques jours au nom de l’«accélération», et celles émanant de personnes venant de pays tels que l’Afghanistan, l’Érythrée ou la Syrie. Ces dernières attendent plusieurs années avant d’obtenir une décision alors même que tout montre d'emblée qu'elles auraient certainement droit au satut de réfugiées. Elles vivent alors pendant de nombreuses années dans une incertitude destabilisante et inutile.
C’est cet asile à deux vitesses que dénoncent les trois Observatoires d’asile et des étrangers (ODAE) dans leur second rapport commun. Pour Minh Son Nguyen, professeur aux Universités de Lausanne et Neuchâtel et avocat, la contribution des Observatoire «nous rappelle que c’est la dignité des hommes, des femmes et des enfants qui est en jeu; même en procédure d’asile, ils ont, eux aussi, le droit à un traitement équitable. Elle nous dit également que dans un État de droit qui est le dépositaire de la Convention de Genève, on ne saurait, au XXIe siècle, connaître une procédure d’asile à deux vitesses.»
Sources
- Procédure d'asile à deux vitesses
Communiqué de presse des Observatoires, 20 mai 2014 - Des organisations dénoncent une procédure d'asile à deux vitesses
RTS Info, 20 mai 2014 - Asile à deux vitesses: Enjeux juridiques et conséquences sur le plan humain des délais excessifs dansle traitement des demandes d’asile
Rapport commun de l'Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers, de l'Observatoire suisse du droit d'asile et des étrangers et de la Beobachtungstelle für Asyl- und Ausländerrecht Ostschweiz, mai 2014 (pdf, 16 p.)