07.04.2006
Les diamants exposés au salon annuel mondial de l’horlogerie et de la bijouterie de Bâle ont leur prix … humain. « Nous voulons profiter de Baselworld pour attirer l’attention sur les conditions de travail auxquelles nous, les polisseurs de diamants, sommes confrontés » explique un ancien employé de fabrique chinois. Comme des milliers d’autres, il est atteint de cette maladie pulmonaire incurable qu’est la silicose, pour avoir poli des pierres sans protection respiratoires – responsabilité portée par les entreprises.
Les négociants aussi ont leur part de responsabilité, rappelle Remo Gysin de Solifonds : « Baselworld devrait jeter un œil critique sur les conditions de travail et exclure les entreprises qui violent les droits des travailleurs ». Enfin, les acheteurs ne sont pas exempts de responsabilités. Ils doivent exiger un certificat d’origine pour faire pression, indirectement, sur la branche.
Amnesty International (AI) et Global Witness ont sensibilisé ces derniers aux diamants de la guerre : « Chez nous les diamants sont symboles de l’amour. Ailleurs, principalement en Afrique, il servent à financer la haine », souligne Danièle Gosteli Hauser d’AI. Même si un système de certification étatique pour les pays producteurs et les pays commerçants, appelé le processus Kimberly, a permis d’améliorer le contrôle des diamants bruts, il n’en reste pas moins que les mesures manquent.
- « Le sang continue de couler sur les diamants »
Le Courrier, 7 avril 2006 - « Les zones d’ombres de Baselworld »
Swissinfo, 1er avril 2006 - « Baselworld déploie son luxe à la face du monde »
Swissinfo, 30 mars 2006